, on est frappé par l'odeur
de l'encre: indéfinissable, prenante, envoûtante,
et par la profusion du papier et des couleurs. Ce lieu s'apparente
tantôt au laboratoire du chimiste, tantôt à
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Lorsqu'on pénêtre
dans l'atelier de
Peut-être doit-on voir là, comme une métaphore, l'expression de sa recherche : support et couleur.
On ne peut limiter la calligraphie à l'art de "la belle écriture" quand on est en présence de l'oeuvre de Abdallah Akar.
Pourtant il revendique la fidélité à la tradition et rec herche inlassablement la perfection du trait, l'exactitude du geste. Chaque jour il trace des centaines de signes, de mots sur la feuille. il sait qu'il ne saura jamais, qu'il doit encore et encore apprendre, essayer, recommencer.
Tantôt il s'assure de son attachement à la tradition... "l'esprit de la lettre" tantôt il s'échappe en concevant un espace nouveau, réceptacle mouvant de la trace: simple papier d'emballage ou cuir tanné... aucune hiérarchie : seul l'habit importe. Pour recueillir la noble ecriture nul besoin de luxe (l'or viendra plus tard achever l'oeuvre); étrange alchimie qui mène de l'oeuf étalé, de la colle gluante, à une surface lisse, soyeuse, sur laquelle la main guidant le calame va, comme un chorégraphe, créer des déplacements dans une harmonie quasi immuable.
C'est le moment de l'ultime concentration.
Puis la tention s'apaise et Abdallah Akar retrouve la liberté de l'artiste, la légèreté mais pas l'insouciance-, la fantaisie - mais toujours la rigueur-. Il laisse pénétrer la couleur qui se met à posséder l'oeuvre, suggère les motifs, enlumine et dore.
L'oeuvre de Abdallah Akar nous prouve que la calligraphie n'est pas un art figé qui resterait ancestral; il nous mène de l'ancien au nouveau, du lointain au proche. Le regard ne s'arrête pas au mystère de la sémantique, le texte n'est que la redondance du geste. La trace est un guide.
Abdallah Akar nous livre une oeuvre sans ambiguité, aux lectures multiples, où jamais le regard ne se perd.
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